Wiki Dictionnaire général occitan-français
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Sur le dictionnaire, les prononciations sont indiquées en API, moyennant quelques aménagements et conventions qui sont détaillés ici.

L'occitan, n'ayant pas disposé d'un standard (oral, ou écrit jusqu'à l'élaboration de la graphie classique normalisée) durant l'époque moderne, présente naturellement de nombreuses variations locales. En général, on trouvera dans les entrées du dictionnaire des prononciations correspondant aux réalisations attendues en fonction de la graphie (qu'on pourrait qualifier de standards dialectaux, que nous avons établis en nous basant sur les ouvrages descriptifs contemporains), parfois au prix d'approximations et même d'erreurs que nous assumons. Dans le cas des formes centrales (voir ci-dessous) attestées en languedocien, nous privilégions, par exemple dans les tableaux de flexion, une prononciation référentielle qui constitue une synthèse des traits les plus caractéristiques de l'ensemble des parlers occitans actuels tout en s'appuyant sur les parlers les plus conservateurs en cas de divergence, sans pour autant s'éloigner trop des prononciations effectives que l'on est susceptible de rencontrer (une forme d'« occitan référentiel » d'occitan larg selon certains auteurs)[1]. Cette prononciation référentielle vise avant tout à donner au lecteur une sorte de prononciation prototypique moyenne.

Les variations plus locales peuvent néanmoins être indiquées en second lieu. Pour celles-ci, nous nous sommes basés sur des ressources diverses (atlas linguistiques, dictionnaires utilisant une graphie phonétique, etc.), qui sont systématiquement indiquées en référence de bas de page. Lorsque des variantes morphologiques (graphiques) sont dûment attestées ou que nous les avons forgées nous-mêmes à partir de graphies ou de prononciations connues, les formes dialectales sont de simples renvois vers une graphie centrale (généralement une forme languedocienne, qui est souvent la moins divergente étymologiquement). Ce faisant, il ne s'agit pas de prétendre que telle forme serait subordonnée ou inférieure à telle autre (ou même qu'elle en serait issue diachroniquement), que tel parler aurait plus de valeur qu'un autre, mais simplement d'un parti pris méthodologique permettant de ne pas dupliquer ou éparpiller indéfiniment les informations (dans son dictionnaire, Mistral avait adopté un procédé similaire en prenant pour référence le parler bas rhodanien, ce qui n'est pas sans poser de problèmes[2]). Les entrées des formes centrales synthétisent des données diverses (informations étymologiques, variations morphologiques et phonétiques, acceptions, synonymes, etc.). Si cette prononciation est la plupart du temps la plus répandue en languedocien (particulièrement en languedocien central), elle est aussi fréquemment celle d'autres dialectes ou en est extrêmement proche, mais il peut s'agir dans certains cas d'une prononciation « artificielle », au sens où il n'est pas nécessairement établi qu'on la rencontre dans les parlers naturels effectifs (voir les explications ci-dessous).

La partie Dialectologie présente de façon synthétique les principaux traits ou tendances phonétiques des divers parlers occitans, dont certains ne sont pas toujours pris en compte dans les entrées (par omission, doute ou souci de simplification).

syllabation

La syllabation ou partition syllabique (découpage des mots en syllabe) n'est pas indiquée sur le dictionnaire. Il est cependant aisé de la déduire à partir d'une prononciation indiquée en suivant les règles suivantes :

  • Toute syllabe est constituée autour d'un noyau vocalique (une voyelle et une seule par syllabe)
  • Une syllabe peut commencer seulement par une voyelle, une semi-consonne ([w j ɥ], toujours devant voyelle, voir infra), par une consonne simple ou par un groupe « occlusive + liquide » ([ʎ l r rr ʁ]) ou bien « fricative labio-dentale ([f v]) + liquide » (le parler niçois fait exception, car on y trouve quelques termes en s initial + occlusive ([p t k b d g]), qui devront dans ce dialecte être rattachés à une seule syllabe) ; de plus, ll, tl > [ll] est impossible en attaque de voyelle.
  • Dans le respect de ces règles, on privilégiera, dans l'ordre, une attaque syllabique (un début de syllabe) constituée d'un groupe consonnantique, d'une consonne simple, d'une semi-consonne, et en dernier lieu seulement d'une voyelle.

Il convient donc de distinguer (ce que nous ne faisons pas dans notre notation phonétique) les semi-voyelles [w j], qui se trouvent toujours en finale ou devant consonne, des semi-consonnes [w j ɥ], qui se trouvent toujours devant voyelle.

On gardera à l'idée que [t͡ʃ d͡ʒ d͡z t͡s] (que pour des raisons techniques on pourra trouver notés, particulièrement dans le dernier cas, sans ligature « ⁀ ») sont des consonnes simples (affriquées).

Ainsi :

Mot prononciation partition syllabique
perfach [perˈfat͡ʃ] per-fach [per-ˈfat͡ʃ]
perfaches [perˈfat͡ʃes] per-fa-ches [per-ˈfa-t͡ʃes]
especial [espeˈsjal] es-pe-cial [es-pe-ˈsjal]
Matabuòu [ˌmato̞ˈβjɔw] ma-ta-buòu [ˌma-to̞-ˈβjɔw]
capable [kaˈpaple] ca-pa-ble [ka-ˈpa-ple]
ascla [ˈasklo̞] as-cla [ˈas-klo̞]
gallicisme [galliˈsizme] gal-li-cis-me [gal-liˈsiz-me]
amètla [aˈmɛllo̞] a-mèt-la [a-ˈmɛl-lo̞]
auèi [aˈɥɛj] a-uèi [a-ˈɥɛj]
veire [ˈbejre] vei-re [ˈbej-re]
ternenc [terˈneŋk] ter-nenc [ter-ˈneŋk]
ternenca [terˈneŋko̞] ter-nen-ca [ter-ˈneŋ-ko̞]
òrre [ˈɔrre] ò-rre [ˈɔ-rre]
aflaqueirir [aflakejˈri] a-fla-quei-rir [a-fla-kej-ˈri]
via [ˈbio̞] ou [ˈbijo̞] vi-a [ˈbi-o̞] ou [ˈbi-jo̞]
acceptar [at͡setˈta] a-ccep-tar [a-t͡set-ˈta]
espècia [esˈpɛsjo̞] es-pè-cia [es-ˈpɛ-sjo̞]

Place de l’accent tonique

En occitan, dans tout mot polysyllabique, une syllabe déterminée porte l’accent tonique (elle est prononcée avec plus d’intensité que les autres).

La graphie permet de connaître la syllabe tonique :

  • Les mots se terminant par une voyelle, par un « s » précédé d’une voyelle, ou par une flexion verbale en -an, -en, -in, -on, -un sont paroxytons (l’avant-dernière syllabe porte l’accent tonique) : canta > [ˈkanto̞] ; fujon (du verbe fugir) > [ˈfyd͡ʒun] ; simpatia > [simpaˈtio̞] ; peiretas > [pejˈreto̞s]. C’est le cas de la majorité des mots occitans. Dans certains parlers limousins et auvergnats néanmoins, l'accent se déplace vers la voyelle finale dans les substantifs pluriels, (le -s étant muet et le timbre de la finale étant altéré dans certains cas).
  • Lorsqu’un mot se termine par une consonne (hors les cas indiqués juste au-dessus) ou par une diphtongue (voir ci-dessous), il est oxyton (l’accent est porté par la dernière syllabe) : faccion > [faˈt͡sju] ; papet > [paˈpet] ; corrir > [kuˈrri] ; demostratiu > [demustraˈtiw].
  • Seuls font exception les mots dont une voyelle porte un accent graphique ; dans ce cas c’est cette voyelle qui est tonique : pataràs > [pataˈras] ; verdós > [berˈðus] ; córrer > [ˈkurre].

Remarque

  • Il n’y a plus de proparoxyton en occitan (mot accentué sur l’antépénultième syllabe), hormis en niçois dans certains parlers alpins et, sous l'influence du catalan, en aranais (voir Catégorie:Proparoxyton), qui portent toujours un accent graphique. Dans les autres dialectes, les anciens mots savants proparoxytons sont devenus paroxytons ou, plus rarement, oxytons (Jūppĭtĕr > Jupitèr [d͡ʒypiˈtɛ(r)]).
  • Les mots composés conservent normalement l’accentuation (tonique et graphique) de leurs composants. L’accent tonique principal ([ˈ] en API) est le dernier du mot, ceux qui le précèdent ([ˌ]) sont secondaires (ils sont moins marqués) : cercament > [ˌserko̞ˈmen]. Lorsque l'accent secondaire précède immédiatement l'accent principal, il est moins sensible et n'est pas toujours indiqué dans le dictionnaire (notamment dans le cas des dissyllabes).
  • En limousin, les accents graphiques ne sont usuellement pas notés sur les fins de mots en -às, -és -ós, -ís, -ús (on écrit -as, -es -os, is, -us), mais l'accent tonique reste bien sur la dernière syllabe comme dans les autres dialectes. Cette pratique, que l'on peut justifier dans la mesure où l'accent se déplace vers la dernière syllabe dans les pluriels en voyelle + -s dans la plus grande partie du dialecte, nous semble critiquable (elle entraîne une confusion orthographique entre des féminins pluriel en -as et des augmentatif masculins en -às ; par exemple fadas, pluriel de fada, sera confondu avec fadàs, augmentatif de fad(e)). Par souci de cohérence, nous n'avons généralement pas inclus cette variante orthographique et utilisons donc la forme accentuée graphiquement[3](?).

(?)

Prononciation de l’occitan référentiel

Dans ce paragraphe nous indiquons la prononciation de l'occitan référentiel. Les divergences dialectales ou locales par rapport à ce standard sont évoquées dans le paragraphe « dialectologie ».

Voyelles

Les voyelles sont au nombre de cinq : « a », « e », « o »,« i », « u ». Les trois premières peuvent porter un accent graphique ouvert (´) ou fermé (`), qui module leur prononciation. « i » et « u » peuvent porter l’accent ouvert, qui indique simplement leur caractère tonique, ou un tréma (¨) (rare et dont l’usage est souvent vacillant), qui indique un hiatus (absence de diphtongue, voir ci-dessous)[4].

  • « a » se prononce [a] (a ouvert du français), sauf s’il est atone en syllabe finale, auxquels cas il est vélarisé et prononcé dans la plus grande partie du domaine occitan comme une sorte de o sourd, dont la description est controversée, et que nous noterons ici conventionnellement [o̞][5] : amarat > [amaˈrat] ; donar > [duˈna] ; dòna > [ˈdɔno̞] ; casa [ˈkazo̞]. Pour la terminaison verbale en -an (terminaison de troisième personne du pluriel de certains verbes), voir remarques ci-dessous. Dans les terminaisons du subjonctif, il oscille habituellement entre [a] et [e].
  • « e » se prononce [e] (« e » très fermé, souvent proche de [i]) : eterisme > [eteˈrizme] ; canet > [kaˈnet].
  • « i » se prononce [i] (comme en français) : imitatiu > [imitaˈtiw]. Lorsqu’il est l’élément consonantique d’une diphtongue, il devient [j] (voir ci-dessous)
  • « o » se prononce [u] (français « ou » ; « u » en castillan, catalan et italien) : mona > [ˈmunɔ) ; cançon > [kanˈsu] ; oposicion > [upuziˈsju]. Dans quelques rares cas, il peut être suivi de a, e ou è en position intérieure ; il constitue alors le premier élément d'une diphtongue et est prononcé [w] : oelha > [ˈweʎo̞].
  • « u » vocalique se prononce [y] (comme en français) ; lorsqu’il est le premier élément d’une diphongue il se prononce [ɥ] (comme en français), généralement réduit à [j], devant [ɔ] ; lorsqu’il est le second élément d’une diphtongue, il se prononce [w] (voir ci-dessous) : superar, nuèch, fuòc, viu > [sypeˈra], [ˈnɥɛt͡ʃ], [ˈfjɔk], [ˈbiw].
  • « à » est prononcé [a] (tonique) : corbàs > [kurˈβas].
  • « á » est prononcé [o̞][6] : cubririá > [kuβriˈrjo̞] ; abadiá > [aβaˈðjo̞].
  • « è » est prononcé [ɛ], très ouvert (davantage qu’en français) : fèsta > [ˈfɛsto̞].
  • « é » est prononcé [e], comme « e » (mais obligatoirement tonique) : mercé > [merˈse].
  • « ò » est prononcé [ɔ] (« o » très ouvert, davantage qu’en français) : manòbra > [maˈnɔβro̞], garròt > [gaˈrrɔt].
  • « ó » est prononcé [u] comme « o » (mais obligatoirement tonique) : verdós > [berˈðus].
Remarque
  • L’opposition entre [e] et [ɛ] est bien marquée dans une bonne partie du languedocien. Elle n’est par ailleurs pertinente qu’en position tonique (voir les règles d’accentuation). Phonétiquement, la différenciation entre les deux phones est supérieure à celle qu’on trouve habituellement en français standard : [e] est articulé très fermé (plus proche de [i]), tandis que l’ouverture de [ɛ] est également supérieure (plus proche de [a]). Cette opposition phonologique est moins marquée dans d’autres dialectes, et n’existe pas en limousin.
  • Les terminaisons atones de troisième personne du pluriel (-an, -on, -en) sont maintenues pour des motifs étymologiques mais sont fréquemment articulées [u] (var. [un], [on])(?) : cantan > [ˈkantu], phénomène déjà présent dans la langue médiévale (qui retient fréquemment -o comme morphème de ces paradigmes). Certains auteurs les notent systématiquement -on, mais cela implique l'apparition d’homonymes (par exemple canton [kanˈtu] substantif et cantan [ˈkantu]/ [ˈkantun], troisième personne du pluriel de cantar) qui ne peuvent être résolus facilement en suivant les normes usuelles d’accentuation de la graphie classique (cette solution n'est pas retenue sur le dictionnaire).

Groupes de voyelles

hiatus

Il y a hiatus (prononciation de deux voyelles en contact comme deux syllabes) dans les cas suivants :

  • Si le groupe est atone et n’inclut pas « i » ou « o ». Ainsi « ea » > [ea] (beata > be.a.ta).
  • Si une voyelle du groupe est surmontées d’un tréma (sauf dans « qü » > [kw]) : païsan > [paiˈza] ; l’usage hésite dans l’utilisation de trémas graphiques pour marquer l’hiatus[7] : paisan/païsan ([paiˈza])
  • En l’absence d’accent graphique, les groupes du type « i + voyelle » ou « i + voyelle + s » (typiquement « ia » ou « ias ») sont toniques en position finale et produisent un hiatus [ˈio̞]/[ˈio̞s] (ou [ˈijo̞]/[ˈijo̞s], mais la semi-consonne n'est généralement pas notée ici): mia > [ˈmio̞] Maria > [maˈrio̞] ; filosofias > [filuzuˈfio̞s]. Dans d’autres positions ou si le mot est accentué graphiquement, « i » se patalalise en [j] et produit une diphtongue (voir ci-dessous).

diphtongue

Les groupes suivants produisent une diphtongue (prononcés en une seule syllabe)[8] :

  • « au » se prononce [aw] : aucèl > [awˈsɛl] ; il tend souvent vers [ɔw]/[ow] voire [u] en position atone.
  • « ai » se prononce [aj] : ; il tend souvent vers [ɛj] ou [ej] (voire [i]) en position atone.
  • « èu » se prononce [ɛw] : mèu > [mɛw].
  • « eu » se prononce [ew] : beure > [ˈbewre].
  • « ou » se prononce [ɔw] ou, plus rarement, [uw] dans certains parlers[9].(?)
  • « òu » se prononce [ˈɔw] (tonique) : dijòus > [diˈd͡ʒɔws] ; en gascon cette séquence s'est souvent différencié en au > [aw].
  • « uè » se prononce [ˈɥɛ] ([ˈjɛ] dans de nombreux parlers) : luènh > [ˈlɥɛn].
  • « ue » se prononce [ɥe] ([je] dans de nombreux parlers) : nuechada > [nɥeˈt͡ʃaðo̞]
  • « ui » se prononce généralement [yj] mais tend à se prononcer [ɥi] (comme dans le français « huit ») devant r[10] : uisset > [yjˈset], produire > [pruˈðɥire].(?)
  • « uò » se prononce [ɥɔ] ([jɔ] dans de nombreux parlers) : luòc > [lˈjɔk].
  • « uo » se prononce [ɥu] ([ju] dans de nombreux parlers) : .
  • « iu » se prononce [iw] : abusiu > [aβyˈziw].
  • « iè » se prononce [jɛ] : lièch > [ljɛt͡ʃ].
  • « ai » se prononce [aj] : paire > [ˈpajre].
  • « ei » se prononce [ej] : eissac > [ejˈsak]
  • « èi » se prononce [ɛj] : èime > [ˈɛjme]
  • « oi » se prononce [uj] : oira > [ˈujro̞], oirar > [ujˈra], oirat > [ujˈrat]
  • « òi » se prononce [ɔj] : còire > [ˈkɔjre]
  • « ia » et « ie » se prononcent respectivement [ja] et [je] (sauf en position finale tonique, voir ci-dessus) : biaissa > [ˈbjajʃo̞], ianquí > [jaŋˈki], iat > [jat], justícia > [d͡ʒysˈtisjo̞]
  • « iá » se prononce [jɔ] : parlariá > [parlaˈrjɔ]
  • « ió » se prononce [ju] : religiós > [rreliˈd͡ʒjus]

Triphtongues

  • « uòu », groupe peu fréquent (nous avons recensé « buòu » et « uòu », et leurs dérivés comme Matabuòu), se prononce [jɔw] dans la plupart des parlers (Pierre Bec préconise néanmoins [ɥɔw] comme prononciation normative).

Consonnes

Certaines réalisations sont susceptibles de varier selon les parlers et, dans les constructions syntaxiques, le contexte phonétique (avec en particulier un grand nombre d’assimilations). En position finale, de nombreuses consonnes sont affaiblies, et certaines ne sont effectivement articulées que dans des contextes déterminés (certains types de liaisons).

  • « b » se prononce [b] à l'initiale, [β] entre voyelles ou devant r, et [p] en position finale absolue : baba > [ˈbaβo̞] ; arab > [aˈrap]. Le groupe -ble postonique donne [ple], voir ci-dessous.
  • « c » se prononce [k] devant « o », « a », « u » ou une consonne (sauf « h »), et [s] devant [e] et [i] (voir s pour plus de détails). Il est instable devant un « s » marqueur du pluriel, de façon variable selon les parlers (il disparaît dans tous les cas après diphtongue). Il est affaibli, souvent muet, en position finale : òc > [ɔ], pauc > [paw]. Il est assimilé devant « t » : corrècte > [kuˈrrɛtte].
  • « ç » se prononce [s] et est utilisé devant « a », « o », « u », ou en finale.
  • « d » se prononce [ð] entre voyelles ou entre voyelle et « r », et [d] dans les autres cas  ; en position finale absolue, il donne [t] (comme en catalan) : dedicar > [deðiˈka] ; actitud > [attiˈtyt].
  • « f » se prononce [f] (comme en français) : fafièr > [faˈfjɛ].
  • « g » est prononcé [g] (ou [ɣ] entre voyelles ou entre voyelle et « r », entre « r » et voyelle, ou entre « l » et voyelle) devant consonnes, « a », « o » et « u », et [d͡ʒ] (« dj » en français) devant « e » et « i » : gauta > [ˈgawto̞] , agaça > [aˈɣaso̞], agitar >[ad͡ʒiˈta]. Comme pour j, l’occlusion est peu marquée dans bon nombre de parlers, et l’on trouve fréquemment [ʒ] (comme en français), notamment entre voyelles. En position finale il donne [k] derrière consonne dans les mots savants(?) et [t͡ʃ] (français « tch » ; castillan « ch » ; catalan « tx » ; anglais « ch ») dans les mots populaires : gorg > [gurk], dialòg > [djaˈlɔk], plag > [plat͡ʃ], assag > [aˈsat͡ʃ]. Généralement il est possible de déterminer la prononciation en regardant la forme des dérivés ou apparentés.
  • « h » est généralement muet. C’est une lettre extrêmement rare en occitan général (hormis dans les digraphes et dans quelques emprunts). Elle est en revanche très présente en gascon (où il est aspiré [h]).
  • « j » se prononce [d͡ʒ]/[ʒ], comme g devant e ou i.
  • « k » se prononce [k] (comme en français). C’est une lettre exclue de la norme classique (on l’utilise néanmoins dans les abréviations des unités de mesures internationales : kg, km…).
  • « l » se prononce généralement [l], comme en français : lum > [lym]. Il est souvent amuï en finale atone[11]
  • « m » se prononce [m] (comme en français). En position finale, notamment les flexions verbales de première personne du pluriel (« -em », « -am », « -im »), il est normalement prononcé [n] : parlam > [parˈlan].
  • « n » se prononce [n] (comme en français), [ŋ] devant [k]/[g] : nas > [nas] ; anet > [aˈnet] ; vengut > [beŋˈgyt]. En position finale, [n] est extrêmement instable, généralement muet en occitan référentiel : catalan > [kataˈla] ; pan > [pa] ; man > [ma] ; plan > [pla]. Il est maintenu dans certains termes isolés, en particulier monosyllabes, proclitiques (mon, ton, son, bon, an…) ou, dans certains parlers, dans les flexions verbales de troisième personne du pluriel : parlan > [ˈparlun]. Certains dialectes, notamment le provençal, mais aussi, de façon moins systématique une partie du gascon, du languedocien méridional, et du nord-occitan, le maintiennent ou nasalisent la voyelle antérieure.
  • « p » se prononce [p] (comme en français) : paret > [paˈret]. Devant « t », il est assimilé : aptitud > [attiˈtyt]
  • « q » est toujours utilisé dans les digraphes « qu » > [k] ou « qü » > [kw].
  • « r » est prononcé [r] (consonne battue alvéolaire voisée) entre voyelle, et [rr][12] (consonne roulée) à l'initiale, comme en catalan et en castillan : autre > [ˈawtre]. En position finale ou implosive, il n'existe pas pas d'opposition phonologique [r]~[rr] et les deux réalisations sont valables. Dans la réalité linguistique actuelle toutefois, le « r » traditionnel est largement supplanté par son homologue français ([ʁ]) dans bon nombre de parlers et de configurations. En position finale, il chute sauf dans bon nombre de monosyllabes et quelques termes isolés ou savants : manjar > [manˈd͡ʒa] mais clar > ˈ[klar]. Il chute également dans les monosyllabes en « -aur » : maur > [maw].
  • « s » est prononcé [s], sauf entre voyelles et devant consonne sonore, où il est voisé en [z] : sillaba > [silˈlaβo̞] ; pòsta > [ˈpɔsto̞] ; posicion > [puziˈsju]. S’il se trouve en position finale dans un mot suivi d’un autre commençant par une voyelle, il est également prononcé [z] : los autres > [luˈzawtres]. Dans la partie ouest du domaine (schématiquement, en languedocien et gascon), le [s] occitan est apicoalvéolaire ou « chuinté » (prononcé avec la pointe de la langue contre l'alvéole du palais), plus proche de [ʃ], comme en catalan et castillan. Dans les parlers occidentaux, [s] est dorsodental (comme en italien et en français)[13].
  • « t » est prononcé [t] (comme en français) : tartuga > [tarˈtyɣo̞]. En finale atone, il est amuï[11].
  • « v » est prononcé comme « b » [b]/[β] en occitan référentiel (bêtacisme) : valvula > [balˈβylo̞], aver > [aˈβe]. C’est un trait que l’on retrouve dans la plus grande partie des dialectes languedociens et en gascon, comme en castillan et dans une bonne part du domaine linguistique catalan[14]. D’autres dialectes, dont le provençal, maintiennent toutefois la distinction et le prononcent [v] (comme en français).
  • « w » n’existe pas en occitan. On ne le trouve que dans des emprunts étrangers, et il est alors prononcé [w] ou [b] selon les cas.
  • « x », comme « cs » ou « cc », est articulé [t͡s] ([s] légèrement affriqué) : exemple > [eˈt͡semple] ; occitan > [ut͡siˈta]. Dans l’actualité on trouve une tendance à articuler comme en français (cette prononciation n'est généralement pas retenue ici) : [egˈzemple], [uksiˈta].
  • « z », rare et que l’on trouve essentiellement à l’initiale, se prononce [z] (comme « s » intervocalique) : zèbre > [ˈzɛβre].
Groupes de consonnes
  • En position postonique devant « e » (entre autres), « bl » > [pl] (transcription généralement utilisée dans le dictionnaire ; on trouve [ppl] ou [bbl] chez certains auteurs) et « gl » > [kl] ([kkl], [ggl]) : possible > [puˈsiple], agle > [aˈkle] (prononciation que l'on retrouve également dans les dérivés et certains termes apparentés). Ce trait de prononciation est également caractéristique du catalan (sauf en valencien).
  • « bj » > [d͡ʒ] (ou [dd͡ʒ], la première forme étant privilégiée dans le dictionnaire).
  • « ch » se prononce [t͡ʃ] (comme en castillan et en anglais ; « tch » en français) : .
  • « cs » se prononce [ts] (il sonne souvent comme un « s » très appuyé). Voir la prononciation de « x ».
  • « cc », que l’on ne trouve que devant « i » et « e », est prononcé [t͡s] (comme x) : occitan > [ut͡siˈta]. Voir la prononciation de -tz(-).
  • « ct », que l’on trouve dans des mots savants, est prononcé [tt].
  • « gn » (groupe savant, doublet du populaire « nh ») est prononcé [nn][15].
  • « lh » se prononce [ʎ] (comme en portugais ; comme « ll » en catalan et en castillan standard). En position finale il est prononcé [l].
  • Le groupe savant « -ll- » (toujours intervocalique) se prononce [ll] (prononciation savante), fréquemment réduit à [l] dans la prononciation populaire[16]: gallicisme > [gal(l)iˈsizme] ; illuminar > [il(l)ymiˈna].
  • « nh » est prononcé [ɲ] (comme en portugais ; « gn » en italien et en français, « ñ » en castillan ou « ny » en catalan) : campanha > [kamˈpaɲo̞]. En position finale, il est dépalatalisé en [n][17] : castanh > [kasˈtan].
  • Dans les groupes consonantiques savants du type -nst(r)/nsb, le n tend fortement à l'amuïssement (comme en castillan et catalan ; en italien le n est totalement amuï et n'est plus noté).
  • « -nt » (par exemple dans les adverbes en -ent et dans les participes présents) et « -nd » sont généralement réduit à [n], mais la prononciation du -t/-d > [t] tend à se maintenir dans certains termes (par exemple mercand).
  • « ps » se prononce [t͡s]. Voir la prononciation de « x ».
  • « rr » est roulé [rr] et est uniquement utilisé entre voyelles (comme en catalan et en castillan).
  • « sc » se prononce [sk] devant « a », « o », « u », et [s] devant « e » et « i » : adolescent > [aduleˈsen]
  • « sh » est très rare en occitan général. On le trouve en revanche beaucoup en gascon (certains auteurs lui préfère x, conforme à la graphie classique béarnaise et comme en catalan). Il est prononcé [ʃ] : ashish > [aˈʃiʃ].
  • « ss » indique le son [s] entre voyelles (comme en français, catalan et portugais) : assimilar > [asimiˈla].
  • Tendance à l’assimilation par la consonne suivante dans divers groupes consonantiques : « bt » > [pt] > [tt] ; « ps » > [t͡s] voire [s] ; « mp » > [n], « mps » > [ns] : dissabte > [di.ˈsat.te] ; temptator > [tentaˈtu] ; temps > [tens] ; còps > [kɔt͡s].
  • « tg » donne [d͡ʒ] : paratge > [paˈrad͡ʒe][18].
  • « tz » est prononcé [t͡s] ([s] légèrement affriqué ou simplement appuyé) en position finale : parlatz > [parˈlat͡s]. Il tend à se réduire en [s] dans de nombreux cas ou parlers, notamment dans les flexions verbales (> [parˈlas])[19]. Dans le dictionnaire, nous maintenons néanmoins la notation [t͡s] pour le languedocien référentiel.
  • Dans les groupes de trois consonnes, la seconde chute habituellement (et se produisent ensuite les assimilations normales entre la première et la troisième) : temps > [ˈtens]


note
  • De façon générale, les consonnes amuïes ou assimilées dans le discours restent latentes et sont susceptibles de ressurgir dans certains contextes énonciatifs, par exemple dans un langage plus soigné ou pour lever une ambigüité sémantique potentielle avec des paronymes[20]. En particulier, certaines consonnes finales amuïes peuvent réapparaître en liaison devant voyelle (ce phénomène n'affecte pas -r des infinitifs ni -t des adverbes en -ment).
  • À la différence du catalan (dans lequel n final est aussi généralement ammuï, et n’est alors pas noté), n final muet (maintenu dans tous les cas dans la graphie) ne réapparaît pas au pluriel : man/mans > [ˈma]/[ˈmas] (à la différence du catalan /mans > [ˈma]/[ˈmans]). On retrouve ce trait en catalan roussillonnais.
  • Les règles d’accentuation de l’occitan font que l’on trouve fréquemment des alternances vocaliques : è [ɛ] ou ò [ɔ] alterneront respectivement avec e [e] ou o [u] dans des mots dérivés ou apparentés. Les parlers populaires tendent parfois à maintenir la prononciation [ɛ] / [ɔ] en position atone dans les dérivés et apparentés, mais ces phénomènes ne peuvent être retranscrits dans la graphie normalisée[21].
  • D'un point de vue phonologique, Pierre Bec explique que le triplet /s/~/t͡s/~/t͡ʃ/ ne se retrouve pas en général dans un même parler occitan, la plupart d’entre eux opérant une simplification en un système de deux éléments (par exemple, de façon schématique : /t͡s/ > [s] en provençal, et bien souvent en languedocien ; /t͡ʃ/ > [t͡s] en limousin, rouergat, dauphinois-alpin, etc. ; parallèlement, [s] initial > [ʃ] dans une partie du rouergat)[22][23].

Groupes mixtes

  • « qu » se prononce [k] en occitan général. Il est utilisé pour produire ce son devant « e » et « i » (ou, plus rarement, devant « o/ò » ou « a » pour des motifs étymologiques) : qual > [kal] ; que > [ke]. Il devient parfois [kw] dans certains dialectes.
  • « qü » se prononce [kw] : qüadrangle > [kwaˈðraŋgle].
  • Les groupes finaux -ion peuvent être prononcés [ˈju] (prononciation plus conforme à l’étymologie et plus proche de celle pratiquée en gascon et en averno-méditerranéen) mais on trouve [ˈiw] dans une bonne part des parlers languedociens (voir ci-dessous)[24].
  • Le groupe -lhi- se prononce [ʎ].
  • Les voyelles placées devant nasale implosive sont souvent légèrement nasalisées en languedocien (voir ALLoc et Camps 1985). Cette nasalisation est néanmoins moins marquée qu'en provençal (où la consonne reste également sensible, mais sous une forme atténuée) et nous ne la restituons pas dans notre notation phonétique.

Phonétique syntactique

Dans un contexte syntaxique, on rencontre des assimilations consonantiques, du même type que celles produites à l’intérieur des mots :

  • Absorption des voyelles finales atones devant voyelle initiale :
  • Vocalisation devant voyelle : los autres > [luˈzawtres]
  • Le groupe -ch/-g (> [t͡ʃ] en prononciation libre) s'assimile ou s’amuït souvent devant consonne.

Autres assimilations :

  • c + t, c + p, c + c[+ e/i] > [t͡s]
  • Les occlusives sonores finales, dévoisées en position finale absolue, retrouvent leur sonorité devant voyelle dans une construction syntaxique : arab > [aˈrap] ; arab israelian > [aˈraβisraeˈlja].
  • Dans les séquence de trois consonnes ou plus, la ou les consonnes intérieures chutent (et se produisent ensuite les assimilations habituelles de la première par celle restante)[20] : . Le cas de s est particulier.

Autres modifications :

  • Ajout d’un [z] (ou d’un [ð] dans certains parlers) épenthétique dans le cas dans l'enchaînement de deux [a] : vau anar a Besièrs (je vais aller à Béziers) > [ˈbawaˈnazaβeziˈɛs]
  • [s] se maintient devant [p], [t], [k], et se vocalise en [j] devant les autres consonnes dans la plus grande partie du languedocien (il se maintient ou se voise en [z] devant sonore en biterrois et montpelliérain)[25].
  • -tz devant voyelle se prononce [z] : dètz e uèch [ˌdɛzeɥɛt͡ʃ]

Dialectologie

Seules sont indiquées les principales différences par rapport à la prononciation moyenne. Il ne s’agit que d’un aperçu très lacunaire. Pour une description extrêmement complète des parlers occitans, on se réfèrera à Ronjat 1930-1941 (en particulier le tome II), de nombreux éléments figurent également dans le dictionnaire de Mistral (voir notamment les entrées relatives à chaque lettre) ; pour le languedocien, la référence reste Alibert 1976 ; pour l'auvergnat, les dictionnaires de Bonnaud utilisent une graphie basée à base phonétique (avec des signes de recouvrement explicités en introduction) et donnent de nombreuses indications dialectologiques.

Groupe languedocien-gascon

Ce groupe se démarque par son grand conservatisme au niveau de la prononciation.

Languedocien

On peut distinguer deux grands groupes de parlers languedociens : le groupe méridional, qui partage certains caractéristiques avec le provençal, et le groupe septentrional, qui se rapproche davantage des dialectes du domaine nord-occitan.(?)

Quelques caractéristiques ː

  • -ion donne [ˈiw] dans la plupart des parlers, et se confond donc avec -iu ; comme ce dernier, il évolue en [ˈjew] dans certains parlers septentrionaux (rouergat et gévaudanais, bien que l'on rencontre également, dans l'actualité du moins, l'articulation [ˈju]). En revanche, le montpelliérain maintien l'accentuation sur le o et donne [ˈjũᵑ] (comme en provençal rhodanien et niçois)[26].
  • e fermé tonique ([e]) s'ouvre sporadiquement en [ɛ] devant nasale en cévenol et montpelliérain (trait caractérique du provençal rhodanien et du niçois) ; la transcription de se changement dans la graphie (notation è) est considérée comme normative[27].
  • e devant l tend à diphtonguer en [je], [ja] ou [jɔ] (selon les parlers) dans les parlers septentrionaux, mais aussi en quercinois, cévenol et agenais[27].
  • c final se prononce parfois [t] dans certains cas et certains parlers (notamment en albigeois).
  • En agenais et carcassonnais, la dipthongue ([ˈjɛ]) s'est souvent maintenue en monophtongue [ˈɛ][28].
  • Dans de nombreux parlers languedociens, èu ([ˈɛw]) tend vers [ˈjɛw] (transcription ièu normative), voire [ˈiw] (et se rapproche alors de iu et -ion)[29].
  • Dans les parlers septentrionaux notamment, mais aussi en biterrois et carcassonnais, eu ([ew]) évolue fréquemment en [jew] (comme en provençal) voire [iw] (et se rapproche alors de iu et -ion)[30].
  • Le suffixe « -ièra » [ˈjɛro̞] (ainsi que ses dérivés -iereta, -ieron, etc.) se présente sous la forme plus conservatrice -ièira (-ieireta, -ieiron, etc.) en languedocien oriental : rouergat, gévaudanais[31], cévenol, biterrois (ainsi que dans les communes adjacentes du département de l’Aude, selon les mots)[32] et montpelliérain. On a donc : carrièra, cadiereta, cadieron > carrièira, cadieireta, cadieiron. Il est prononcé [ˈjɛjro̞] (prononciation référentielle) dans la plus grande partie du domaine concerné, [ˈjɛjrə] à Bessan, [ˈjɛjda] en montpelliérain (voir ci-dessous pour la prononciation de -r- intervocalique dans ce parler), [ˈjɛjdo̞] á Agde[32](?). Cette forme est parfois prise comme référentielle[33] ; nous avons pour notre part privilégié arbitrairement la forme -ièra (à l'exception d'un petit nombre de mots dont l'usage semble restreint localement) dans le dictionnaire, plus proche du provençal.
  • g entre voyelles chute dans une partie du languedocien occidental (en rouergat notamment) : nogat, La Guiòla > [nuˈat], [laˈjɔlo̞]
  • La diphtongue > [ɥɛ] est réduite à [ɛ] dans une partie du languedocien occidental.
  • Schématiquement, le -r final des mots suffixés en -or est sensible dans la moitié orientale (comme en provençal) et muet dans la partie occidentale (comme en gascon et en limousin).

Languedocien méridional

Le languedocien méridional peut être opposé aux parlers languedociens septentrionaux, qui pour des raisons géographiques (orographie montagneuse) se révèlent beaucoup plus conservateurs, et présentent naturellement des éléments de concordance vers les parlers nord-occitans. À l’est on observe la pénétration d'éléments provençaux tandis que les parlers occidentaux portent davantage la marque du catalan ou du gascon.

Caractéristiques ː

  • -is et -iss- sont prononcés [jʃ] à l'ouest du Narbonnais (exclu)[34].
  • j ou g+e/i donnent [ʒ] à l'ouest du Biterrois (exclu)[35].
  • [y] est prononcé [œ] sur une mine frange méridionale littorale (parcourant biterrois, montpelliérain, narbonnais, donesanais et une partie du département de l'Aude)[36]. Ce trait n'est pas toujours restituée dans les prononciations indiquées. Il est également caractéristique du capcinois, parler de transition entre catalan et languedocien. De façon moins systématique, cette tendance se prolonge dans le Gard provençal et se retrouve jusque dans les Bouches-du-Rhône.
  • o ([u]) devant nasale ou palatale tend souvent vers [y] (et peut alors être noté u)[37].

Traits provençaux :

  • montpelliérain et biterrois : lh- [ʎ] > [j] (confusion de lh et i semi-consonne).
Montpelliérain
  • Tendance (non systématique) à la vocalisation de « l » final ou implosif, comme en averno-méditerranéen et en gascon[38].
  • « ai » atone tend à se prononcer [ej], comme en provençal.
  • Tendance au maintien de « -n » en position finale ou implosive, mais avec une nasalisation de la voyelle antérieure moins marquée qu'en provençal.
  • Maintien de « -a » final, comme en niçois, dans certains parlers vivaro-alpins orientaux et en fuxéen de Saurat
  • [d͡ʒ] devient [t͡ʃ][39].
  • « r » simple donne [ð](?) à l’intervocalique (qui chute dans le parler sétois) et [ʁ] dans les autres positions ou doublé[40].
Biterrois
  • À Bessan, a atone final est prononcé [ə] (selon Camps 1985).
Parler de Foix

Le parler du pays de Foix ou fuxéen est un dialecte languedocien extrêmement conservateur, qui présente des éléments de concordance avec le gascon et le catalan. Il est parlé dans les zones de parler languedocien de l'Ariège ainsi que dans certaines parties adjacentes du département de l'Aude. On peut notamment citer :

  • Dans les groupes « eis », « eissa », « eisses », « eissas », [is] est palatalisé en [jʃ]/[ɪʃ] (en gascon [ʃ], noté « sh » dans ce dialecte) :
    • meteis > [meˈtejʃ]
    • meteissa > [meˈtejʃo̞]
    • baissar > [bajˈʃa]
    • peis > [ˈpejʃ]
  • -m final se maintient en [m], comme en gascon (contre [n] dans la plus grande partie du languedocien et du domaine occitan).
  • j et g + e/i ne sont fréquemment pas affriqués et donnent [ʒ] (comme en catalan central).
  • maintien de palatales médiévales en position finale : le groupe final -lh donne [ʎ]/[j] dans la partie sud du domaine ; dans la plus grande partie du domaine, le groupe final -nh donne [ŋ] ; palatalisations très fréquentes de l initial (lhevar, lhuna pour oc. réf. levar, luna), et même en position intérieure (pex. polhin pour 'polin). Ces traits sont communs avec le catalan.
  • Dans les parlers méridionaux et comme en catalan occidental, les noms et substantifs en -a (atone) donnent -es [es] au pluriel
  • chute de b dans les groupes -mb- (> -m-, comme en gascon et catalan) : cama, trescamar pour oc. réf. camba, trescambar.

Le parler de Saurat maitient la prononciation [a] des a finaux étymologiques, comme en montpelliérain et en niçois.

Comme en pallarais et dans les parlers de Ribagorce (rattachés au catalan), palatalisation des groupes pl-, fl-, cl- en [pʎ], [fʎ], [kʎ] ; ce trait (qui rapproche ces parlers de l'ibéro-roman) tend néanmoins à s'atténuer dans les parlers actuels, au profit de la prononciation panoccitane sans palatalisation[41](?).

Languedocien septentrional

Caractéristiques :

  • Devant l, è ([ɛ]) tend à diphtonguer en [jɛ] ou [ja] selon les parlers[42].
  • Devant nasale, a tonique se ferme en [o̞][43].
  • Tendance à la diphtongaison de « ò » tonique (> [wɔ]), particulièrement en rouergat[44] : mòrt, còp, aquò > [ˈmwɔrt], [ˈkwɔp], [aˈkwɔ].

En rouergat, ainsi que dans certains parlers du Tarn, « ch », « tg » > [t͡s], comme en nord-occitan : pichon > [piˈt͡su], vilatge > [biˈlat͡se].

En rouergat :

  • Dans les parties centrales et septentrionales, tendance générale à la fermeture de [a] en [o̞]/[ɔ] (comme en limousin). Elle est bien affirmée dans les monosyllabes ou devant nasale (y compris étymologiques amuïes) ; can > [cɔ], pan > [pɔ]. Dans les autres cas elle affecte particulièrement [a] prétonique[43].
  • Utilisation de pluriels redoublés : pels > pelses (« cheveux ») ; ostals > ostalses, etc.
  • « -iu » > [ˈju] (et non [ˈiw]) : agradiu > [aɣraˈðju]

En gévaudanais, le suffixe -ièr est généralement prononcé [ˈjɔ] ; les correspondants féminins, en -ièira, retrouvent en revanche la prononciation [ˈjɛjro̞][45].

Gascon

Le gascon est traditionnellement considéré comme le dialecte occitan le plus divergent. Il est à la fois plutôt conservateur au niveau de la prononciation et présente nombre d'innovations propres au niveau morphologique (bien qu'il présente d'importantes variations internes dans la répartition de ces traits).

Il est parlé essentiellement à l’Ouest de la Garonne, des Pyrénées à la Gironde.

Voyelles

La prononciation des voyelles ne diffère pas fondamentalement de celle de l’occitan moyen.

  • « a » en position finale atone peut être prononcé [o̞], [ə], [a] ou [u] selon les zones : dauna [ˈdawno̞] dans la Gascogne orientale, [ˈdawnə] dans la Gascogne occidentale et septentrionale, [ˈdawna] dans la partie pyrénéenne de la Bigorre ainsi qu'au val d'Aran, ['dawnu] en bas Médoc. Par défaut nous privilégions généralement [ə] pour le gascon, plus rarement le [o̞] panoccitan.
  • e est prononcé dans l’ouest et le nord [ə] (nous restituons rarement ce trait dans les prononciations indiquées).
  • a intérieur est fermé en [ə] dans une bonne partie du domaine gascon (ce trait est rarement restitué dans les prononciations)
  • Dans une diphtongue, u est toujours articulé [w] (il ne donne jamais [ɥ] ou [j])[46].
  • le groupe vocalique final tonique ia (> [ˈio̞], [ˈiə], [ˈia]) est noté ía chez certains auteurs (pex certains travaux de Pierre Bec), mais cette pratique semble moins courante dans les publications récentes. Dans le dictionnaire nous privilégions la notation panoccitane ia.
  • [w] final du suffixe -òu tend à chuter dans une bonne partie du domaine. Par exemple : hòu > "standard" [ˈhɔw] > [ˈhɔ] en Haute Bigorre, dans le Gers et dans les Landes (Palay p. 570).

Consonnes

  • « h » est aspiré [h], mis à part en périphérie (par exemple en garonnais et dans la plus grande partie de l'aranais il est muet). Il correspond à [f] dans les autres dialectes : hèr > [hɛr], hòrahèit > [hɔ.rə.hɛit]. L’aspiration disparaît devant « l » et « r » : hromatge > [rruˈmad͡ʒe], en.hlat > [enˈlat] ; dans certains cas, la chute a été évitée par ajout d'une voyelle épenthétique[47].
  • « th » se trouve en position finale et note un son qui se prononce différemment selon les régions : anhèth [aˈɲɛt] le plus souvent, [aˈɲɛc] ou [aˈɲɛt͡ʃ]. Cette dernière prononciation est celle du parler pyrénéen de Comminges.
  • « ch » se prononce [ʃ] en Bigorre et dans l’Est du Béarn, mais [t͡s] dans l’Ouest, en Gironde, dans les Landes, dans l’Ouest du Béarn et [t͡ʃ] dans l’Est, en Comminges ou en Couserans. Dans le dictionnaire nous privilégions généralement cette dernière prononciation.
  • « g » en finale se prononce [c] ou [t͡ʃ] : estug [esˈtyt͡s] ou [esˈtyt͡ʃ].(?)
  • « sh » note [ʃ] : shiular [ʃiwˈla].
  • « ish » note [ʃ] : paréisher [paˈreʃe]. On prononce cependant [jʃ] dans le Bordelais, sous l'influence guyennaise.
  • « j » se prononce [ʒ] dans la plus grande partie du domaine mais aussi [j] comme en Béarn et en Bigorre : jo [ʒu] ou [ju]. En bas Médoc, il se prononce [dz] ou [ts], et [j] en position intervocalique dans certains cas.
  • « m » final est maintenu [m].
  • « n » disparaît en fin de mot dans l'est et le sud, et il nasalise la voyelle antérieure dans l'ouest et le nord : negacion [negaˈsju]/[nega'sjũᵑ]. Il se maintient dans certains mots et à la troisième personne des verbes : trobaran [trubəˈran], nén [nen], joen [ʒwen].
  • lh et nh maintiennent leur prononciation palatale (respectivement [ʎ] et [ɲ]) en finale.
  • -l final (et dans bien des cas implosif devant occlusive) est vocalisé en [w] (noté -u), comme dans la plus grande partie de l'averno-méditerranéen.
  • « rr » est fortement roulé, comme en castillan.
  • « gu » suivi de « a » se prononce généralement [gw] : guardar [gwarˈða] mais guit [git].
  • « qu » suivi de « a » se prononce généralement [kw] : quand [kwan]. (?)
  • « v » se prononce [b]. Dans les Landes, en Bazadais, Buch, Comminges, Couserans, Armagnac, le « v » intervocalique est [w] sauf dans les mots composés : béver [ˈbewe]/['bewə], cantava/cantèva [kanˈtawo̞]/[kan'tɛwə][48] ; il peut alors être noté u (c'est la notation coutumière en aranais) : cantava/cantèua.
  • « . » est utilisé pour séparer « h » de « l », « n » et « s » et éviter ainsi la confusion avec les digraphes « lh », « nh » et « sh » : con.hessar, es·hlor [ezlu] ; l'aranais utilise dans ce cas le point médian « · » (repris du l géminé catalan noté l·l).(?)

Groupe averno-méditerranéen

Le groupe averno-méditerranéen réunit les parlers nord-occitans et le provençal, qui se caractérisent par une forte innovation, au niveau de la prononciation notamment (montrant une proximité supérieure avec les parlers d'oïl).

Ce groupe présente une importante variation interne mais on peut certains traits ou tendances caractéristiques de la plus grande partie de ce domaine :

  • Vocalisation de -l final en [w] (trait absent d'une partie des parles alpins ; en auvergnat-limousin on trouve des phénomènes de rhotacisme)
  • Tendance à l’amuïssement des consonnes finales (trait oïlique), avec d'importantes variations
  • Comme en italien et en français, absences d'allophones fricatifs (ou approximants) des occlusives sonores : b, d, g ne donnent jamais [β], [ð], [ɣ]
  • Tendance à la nasalisation des voyelles suivies de n implosif (à rapprocher phonétiquement du français, bien que d'un point de vue phonologique les deux systèmes soient généralement très différents)

Il est schématiquement divisé comme suit :

  • Groupe auvergnat-limousin
    • auvergnat : bas auvergnat, haut auvergnat
    • limousin : bas limousin, haut auvergnant, périgourdin ; dialecte de transition vers le domaine d'oïl : marchois
  • provençal, divisé en provençal maritime (ou central), provençal rhodanien (dans la vallée du Rhône) et niçois (dans l'ancien comté de Nice)
  • vivaro-alpin (également appelé provençal alpin), que nous divisons ici de la manière suivante :
    • vivarais (schématiquement parlers d'Ardèche)
    • dauphinois (divisé en bas dauphinois, haut dauphinois et dauphinois alpin, rattaché à l'alpin)
    • alpin (incluant le dauphinois alpin et les parlers des vallées occitanes d'Italie)

Provençal

La phonétique provençale se distingue de l’occitan référentiel sur les points suivants :

  • Vocalisation presque généralisée de « l » et, plus rarement, de « lh » finaux en [w], qui deviennent « u » dans la graphie[49]. Les adjectifs prétoniques terminés en -u issu d'un -l vocalisé prennent -l au masculin devant voyelle : mau + uelh > mal uelh 'mauvais œil'. Dans une syllabe atone, -l final est généralement amuï mais est maintenu dans la graphie : dàtil > [ˈdati].
  • lh est prononcé [j] dans toutes les positions, y compris normalement en finale, hormis dans la partie septentrionale du rhodanien, qui maintient [ʎ], comme le vivaro-alpin (généralement nous n'indiquons que la prononciation [j] pour le rhodanien). Ce trait s’étend vers l’ouest en languedocien méridional jusqu’au Biterrois inclus. En finale il est cependant parfois amuï (comme les autres finales), par exemple dans ferrolh, pesolh > [feˈʁu]/[faˈʁu], [peˈzu] en provençal maritime et rhodanien (mais peolh > [peˈuj] en niçois).
  • Maintien de l’opposition entre [v] et [b][49]
  • Chute fréquente de consonnes finales, et notamment des [s] finaux marqueurs du pluriel. En conséquence, s est la seule marque graphique du pluriel des noms et des adjectifs (pas de pluriels en -es) et ceux terminant en -s, et -tz sont invariables.
  • Les adjectifs en position prétonique ainsi que certains termes grammaticaux (possessifs, articles, démonstratifs, indéfinis...) ont des pluriels en -ei(s) (rh. i(s) ; le -s > [z] apparaît en liaison devant voyelle), morphème qui est toujours atone (à la différence des autres diphtongues finales ; ainsi aquelei/aqueleis > [aˈkelej]/[aˈkelejz] ; idem autrei(s), etc.). Nous n'indiquons pas ces variantes dans les tableaux de flexion des adjectifs qualificatifs, et privilégions parfois les terminaisons panprovençales en -ei(s) dans nos retranscriptions de la graphie mistralienne.
  • En provençal maritime et rhodanien, l'article défini pluriel (épicène) est lei(s) > [lej]/[lejz] en maritime et [li]/[liz] en rhodanien, parfois graphié li(s)[50] ; le niçois a un système particulier (voir ci-dessous).
  • -c final n’est articulé que dans la partie orientale du domaine (Veynes, Digne, Cannes et au-delà).
  • Sauf en rhodanien, fermeté du maintien de la prononciation [ɥ] de « u » dans le groupe « ue » : nuech, fuec > [nɥe], [fɥe][51].
  • Tendance générale au maintien de « n » final, avec nasalisation partielle de la voyelle antérieure : pan > [pãᵑ], pichon > [pit͡ʃˈũᵑ], lapin > [laˈpĩᵑ] contre [pa], [pit͡ʃˈu] en languedocien.
  • Nombreuses diphtongaisons absentes en languedocien (sauf en rhodanien, qui ignore ce phénomène) : « mòrt » > [mwɔʁ]/[mweʁ][mwaʁ] ([mɔrt]/[mɔr] en languedocien).
  • Neutralisation de l’opposition entre [iw] et [jew], majoritairement réalisé [jew] : adieu > [aˈdiw]/[aˈdjew].
  • « o » atone initial donne souvent [ow] : oliva > [owˈlivo̞]
  • « -á » est prononcé [e] : sairiá > [sejˈrje]
  • Comme dans le reste du domaine occitan, [r] battu entre voyelles tend à être supplanté par [ʁ] vélaire du français moderne, mais différentes sources indiquent qu'il est maintenu dans certains parlers, en particulier maritimes. Nous avons généralement privilégié cette réalisation conservatrice dans les prononciations indiquées sur le dictionnaire en maritime et en rhodanien (mais pas en niçois). Dans les autres positions ou doublé, r est prononcé [ʁ], vélaire comme en français.
  • « -ia » atone final donne [i] sauf dans une frange du nord-est située entre Gap et Nice ainsi que dans la partie occidentale du parler rhodanien.
  • Devant les palatales [ɲ] (< nh) et [j] (< lh), [e] tend à se fermer en [i].
  • Dans les mots composés, notamment dans les adverbes en -ment, -a final atone du premier élément n’est généralement pas fermé en [o̞]  : normalament > [nuʁˌmalaˈmẽᵑ]/[nuʁˌmalaˈmɛ̃ᵑ] (contre [nurˌmalo̞ˈmen]).

On retrouve plusieurs de ces traits en languedocien méridional (voir ci-dessus).

On peut distinguer à l’intérieur du provençal trois ensembles dialectaux :

  • Le provençal rhodanien, parlé dans la vallée du Rhône.
  • Le provençal maritime ou central.
  • Le niçard, parlé dans l’ancien comté de Nice.

Provençal rhodanien

  • « ai » atone devient [ij] ou [i].
  • « au » atone devient [uw] ou [u]
  • « o » [u] postonique devient [ɔ] ou [e] :.
  • « e » tend à s’ouvrir en [ɛ] dans de nombreuses positions (en particulier devant nasale)[52].
  • Devant [ʁ] prétonique, [e] tend à s’ouvrir en [a] : .
  • Dans la partie méridionale du Gard rhodanien (Sernhac, Manduel, Saint-Gilles et en Camargue), la terminaison -ar est prononcée [ˈæ] (plus fermé que [ˈa], cf. ALLOr) ; cette variation n'est généralement pas prise en compte dans le dictionnaire.

Provençal maritime

  • « au » atone devient [ɔw].
  • « ai » atone devient [ej].
  • -ion est prononcé [jẽᵑ] : atencion : [atenˈsjẽᵑ]
  • Entre Marseille, Istres et Aix, -in > [ẽᵑ] : matin > [maˈtẽᵑ]
  • Derrière [t͡ʃ] (< ch) ou [d͡ʒ]/[d͡z] (< tg), [e] atone tend à se fermer en [i].
  • Le suffixe verbal -ejar est souvent réduit phonétiquement à [ˈja].
  • Fréquent rhotacisme de -l- intervocalique > [r] (moins systématique qu'en vivaro-alpin et rarement restitué orthographiquement). Ex. : pissolejar > [pisureˈd͡ʒa] (contre [pisuleˈd͡ʒa]).

Niçois

Le niçois présente des traits qui le rapprochent de l’occitan alpin et de l’italien. Au sein du groupe provençal ou de l'occitan général, il se distingue par :

  • le maintien d’anciens proparoxytons (comme en alpin) : làgrima [ˈlagʁima], estàtica, etc. Certains peuvent être une influence directe de l’italien : gramàtica [gʁaˈmatika] (voir la catégorie : Mots proparoxytons).
  • Le maintien de [-a] final atone, fermé en [o̞] en provençal et la plus grande partie du domaine d’oc : Niça > [ˈnisa].
  • Tendance au maintien de certaines consonnes et groupes consonantiques finaux ([k], [t͡ʃ]...) : caduc > [kaˈdyk] ([kaˈdy] dans le reste du provençal). -t final est sensible dans les participes passés mais pas dans les termes suffixés en -tat.
  • possibilité de maintien de l'usage de l’adverbe non en position préverbale pour exprimer la négation (caractéristique de la langue médiévale et de l'italien), contre pas postverbal dans le reste du domaine d’oc et dans le parler populaire. Certains auteurs suivent néanmoins cette syntaxe en languedocien littéraire.
  • Tendance à l'ouverture de e en [ɛ] dans les syllabes fermées (y compris en position atone)[53] : verdura > [vɛʁˈdyʁa]
  • Maintien ou réactivation des d intervocaliques latins devenus [-z-] en occitan référentiel et fréquemment amuï en provençal : sudar (du latin sudare) > [syˈda], contre susar en languedocien et suar en provençal.
  • Nombreuses diphtongaisons absentes dans le reste du provençal (souvent communes avec le vivaro-alpin). [ɔ] donne généralement [wa] dans une diphtongue (on trouve quelques cas de [wɔ], notamment dans les monosyllabes). Certains occitanistes niçois notent ces diphtongues oa (même [wɔ]), contre la notation générale occitane ò[54].
  • Absence d'opposition entre [r] et [rr]/[ʁ], remplacés par [ʁ] dans toutes les positions, comme dans un grande partie du vivaro-alpin.
  • Comme en italien, présence de groupes sc, sp, st à l’initiale, sans e prothétique contrairement à la plus grande partie du domaine occitan.
  • Maintien de certains -l finaux par ailleurs vocalisés en provençal, pex. carneval (existence de quelques doublets -l / -u ayant des sens différents)[55].
  • le suffixe -èu du provençal (l. èl) est souvent -eu [ˈew] en niçois comme dans les parlers alpins environnants.

Limousin

Le limousin subdivise en trois grands ensembles, le haut-limousin, en Haute-Vienne à l’exception de l’extrème-nord, en Charente limousine et dans le sud de le Creuse, le bas-limousin, en Corrèze et le périgourdin qui occupe le Nord de la Dordogne. Le bas-limousin s’oppose plus nettement aux deux autres.

Le limousin se prononce dans les grandes lignes comme le reste de l’occitan mais connaît certaines particularités.

Voyelles

  • comme en rouergat, « a » prétonique tend à se prononcer [o̞], comme « a » atone final[56] : chamin tend vers [t͡so̞ˈmi]. En position finale « -as » se prononce [a] ou [aː] : femna [ˈfenno̞] s’oppose phonétiquement au pluriel femnas [ˈfenna] ou [ˈfennaː]. Dans le sud-ouest de la Haute-Vienne, « -as », ainsi que « a » accentué deviennent [ɛː] : Chaslus [t͡ʃɛː.ˈly], las chabras [lɛː ˈt͡ʃɛː.brɛː].
  • « e ». Comme en auvergnat, l’opposition entre « e » et « è », bien active en occitan méridional et en gascon, est neutralisée en un e d'aperture moyenne (et variable selon les mots ; è est rare et n'apparaît que lorsque les règles d'accentuation l'exigent). Le languedocien pomièr [puˈmjɛ] devient pomier [puˈmje].
  • « o ». Le « o » se prononce [u] mais tend souvent à devenir [y] (variante restituée dans la graphie). dormir [durˈmi] a comme variante durmir [dyrˈmi]

Diphtongues

  • « ai » varie entre [aj] et [ej].
  • « eu » se prononce en haut-limousin [ø].(?)
  • « iu » se prononce [jow] : liure est [ˈljowre]. En finale, la diphtongue se réduit à [i] en haut-limousin : daboriu [dabuˈri].
  • « oi » se prononce [wej] : coifa est [ˈkwejfo̞].
  • « ue » tend à se prononcer [e] : nuech [ne] mais uelh [wej] ou [ej].
  • « uò » se prononce [jo] : fuòc est [fjo].
  • dans les groupes « er » et « es », la consonne implosive se vocalise en [j] : poder [puˈdej], charriera [t͡saˈrjejro̞] , fenestra [feˈnejtʁo̞]. Dans une partie du bas-limousin « es » se prononce [eʰ] : [feˈneʰtʁo̞] ; cette aspiration est parfois insensible et se traduit par un allongement de la voyelle antérieure : [feˈneːtʁo̞].

Consonnes

Le premier trait caractéristique du nord-occitan est la palatalisation de [k] et [g] devant [a] : contrairement au languedocien cantar, vaca, gal, le limousin a chantar, vacha, jau.

Le second trait caractéristique est la chute des consonnes finales : pont [pũ], gorg [gur], lops [lu] , los [lu], fach [fa], crotz [kru], et ainsi de suite.

  • « l ». En haut-limousin et en périgourdin, [l] en fin de syllabe devient [w] mais se maintient en bas-limousin : chasteu, miau s’opposent à chastel, mial. À une époque où r était encore roulé, le bas limousin a connu un processus presque général de rhotacisation de -l, prononcé [ʁ] dans l'actualité[57].
  • « lh » se prononce [j].
  • « n » après une voyelle est nasalisé. Cependant cette nasalisation n’est pas complète contrairement au français. En fin de mot, il disparaît, comme en languedocien. Une particularité est la prononciation [o] du groupe « an » dans cette position : man est [mo̞], mais au pluriel mans [ma]. La terminaison « -ion » varie : comunion est [kumyˈni], surtout en haut-limousin, [ku.my.ˈnju] ou [ku.my.ˈniw], cette dernière prononciation en périgourdin.
  • « ch » se prononce [t͡s] ou en Périgord et dans une partie du domaine [s].
  • « j » se prononce [d͡z] ou en Périgord et dans une partie du domaine [z].
  • « s » se prononce en Périgord et dans une partie du domaine [ʃ]. En périgourdin sopa est [ˈʃu.pɔ].
  • « s » entre voyelles se prononcent en Périgord et dans une partie du domaine [ʒ]. En périgourdin chausir est [saw.ˈʒi].
  • « z » se prononce [z] et dans certains mots [s] ou [ʒ].
  • « v » est prononcé labiodental [v] (comme en provençal, français, valencien, catalan insulaire et alguérois)
  • « r, rr » était encore roulé en bas limousin par une grande partie des locuteurs jusqu'au début du XXème siècle (l'ALAL, basé sur des enquêtes datant de cette époque, illustre bien le maintien de cette prononciation limité aux zones méridionales). Ce trait est peu à peu entré en déshérence sous l'influence du français importé à l'école (appuyé par le contact avec les parlers septentrionaux) et s'est trouvé presque entièrement substitué par la prononciation vélaire uniforme [ʁ]. Dans le dictionnaire nous indiquons généralement [ʁ], mais on pourra également trouver ponctuellement [r rr], qui devra par conséquent être interprétée comme une forme inactuelle.

groupes mixtes

  • La présence de « i » quand il vaut [j], palatalise [s] et [z] : sieis [ʃej], maison [mejˈʒu].

Vivaro-alpin

Le vivaro-alpin a longtemps été rattaché au provençal. Il en partage nombre de caractéristiques et en constitue une sorte d’intermédiaire avec l’occitan septentrional. Comme en provençal, ò diphtongue fréquemment, de façon dominante en [wɔ] dans la zone centrale et sud-est du domaine, de façon erratique mais avec prédominance de [wa] au nord-est, et en [wa] environ dans le quart occidental.

Le vivaro-alpin partage avec le limousin et l’auvergnat la palatalisation des consonnes k et g devant a notamment : chantar (« chanter »), jauta (« joue »). L’occitan méridional a respectivement : cantar, gauta.

Sa caractéristique principale est la chute des dentales intervocaliques latines simples (le groupe vocalique résultant recevant ensuite différents traitements selon les variantes locales : simplification, fermeture de la seconde voyelle en [w] ou insertion d’un [j] intervocalique) : chantaa ou chantaia pour chantada (« chantée »), monea pour moneda (« monnaie »), bastia ou bastiá pour bastida (« bâtie »), maür pour madur (« mûr »). Le t final des participes passés masculins y est amuï (comme en provençal moyen) : chantà (noté chantat en graphie classique) pour chantat (« chanté »).

-s final marqueur du pluriel est généralement maintenu, avec différentes réalisations : en finale absolue, [s] en dauphinois et en seynois ("gavot"), aspiré [h] en albonnais (vivarais)[58].

Comme en niçois, a final est maintenu [a] entre Gap et Barcelonette ainsi que vers la frontière italienne au nord.

n final n’est généralement pas maintenu (?), hormis dans les termes suffixés en -ion.

Sauf dans certaines parties méridionales qui suivent la réalisation provençale, dénasalisation de -in final, qui donne [ˈi] comme en languedocien.

À la différence du provençal, maintien de la prononciation [ʎ] de lh intérieur ou initial.

Dans environ le tiers occidental du domaine, ainsi que dans cercle approximatif s’étendant entre Gap et la frontière italienne, dépalatalisation des groupes ch (t͡ʃ>t͡s), j/g et tj/tg (d͡ʒ>dz).

La désinence verbale de première personne y est -o (comme dans maintes langues romanes et en latin) et non i : parlo pour parli ou parle (« je parle »), parlavo pour parlavi ou parlave (« je parlais »), parlèro pour parlèri ou parlère (« j’ai parlé, je parlai »).

Un trait fréquent est le rhotacisme de l (passage de l à r) : barma pour balma ou bauma (« grotte »), escòra pour escòla (« école »), saraa ou saraia pour salada (« salade »).

Dans une bonne part des parlers des Alpes, la prononciation du r final des infinitifs est maintenue ; dans l’ensemble occitano-roman on retrouve ce trait en valencien (catalan méridional).

Dauphinois

Dans tout le Dauphiné, l’opposition entre [r] ("r" simple intervocalique) et [ʁ] ("r" doublé, initial, devant ou derrière voyelle), partiellement maintenue en provençal, a disparu au profit de [ʁ].

La terminaison -ent est prononcé [ˈɛ̃ᵑ] comme en rhodanien

Le suffixe verbal -ejar devient couramment -eiar [eˈja].

Le bas dauphinois se rapproche du provençal sur plusieurs points :

  • fermeture de [e] tonique en [i] devant palatale (lh)
  • lh > [j]

La consonne finale des groupes -às, -ís, -ós est amuï > [ˈa], [ˈi], [ˈu](?).

Occitan des vallées d’Italie[59]

Ci-dessous sont présentées les principales divergences par rapport à l’occitan référentiel :

  • « g » devant « e » ou « i », « tg », j, tj > [dʒ]
  • « x » > [s] (comme en provençal)
  • « tz » > [s] (comme en provençal)
  • « s » est maintenu en finale derrière « a », « e », « o », « ò »
  • « ai » atone oscille entre [ai], [ei] et [i]
  • « ao » donne [aw] ou [ɔw]
  • « a » final atone peut être maintenu, fermé en [o̞] comme dans la plus grande partie du domaine occitan, ou encore donner [ë].

Auvergnat

  • Comme en limousin et en vivaro-alpin, l’auvergnat palatalise les consonnes k et g devant a notamment : chantar (« chanter »), jauta (« joue »).
  • Traces résiduelles de r battu ou roulé, qui a été largement supplanté par le [ʁ] français dans tout le domaine (Bonnaud 1996 p. 12a).
  • Comme en limousin, absence d’opposition entre [e] et [ɛ].
  • Maintien de la distinction entre v (>[v]) et b.
  • Réduction des diphtongues de l'occitan référentiel[60].
  • En bas auvergnat, e tend à se fermer en [i] devant consonnes nasales et palatales[61].
  • Tendance moderne à l’amuïssement des voyelles finales atones, en particulier e (sans doute sous l’influence du français).
  • Comme dans une partie du limousin, tendance générale à la palatalisation des consonnes devant i et u.
  • Tendance au maintien de la forme archaïque -eir(a) pour le suffixe issu du lat. -ārīu / -ārĭa (l. -ièr / iè(i)ra, cf. supra).
références
  1. Voir Bec 1973, p. 1
  2. La graphie mistralienne ne permet ainsi généralement pas de distinguer le pluriel du singulier des noms, le participe passé de l'infinitif, etc. dans le cas des parlers où ces formes ne sont pas distinguées phonétiquement, ce qui est le cas du provençal maritime et du rhodanien ; par ailleurs, de façon parfois déconcertante et incohérente, la graphie mistralienne marque certaines finales de substantif en -t, pourtant muettes en provençal (pex. passa adj. et passat sm. 'passé', tous deux prononcés [paˈsa] en provençal ; les exemples de ce type sont légion). Pour ces raisons, Piat avait choisi de prendre le languedocien comme dialecte de référence dans son dictionnaire occitan-français écrit en graphie mistralienne. Voir notamment à ce sujet l'article de Patrick Sauzet et Guylaine Brun-Trigaud, Le Thesaurus Occitan : entre atlas et dictionnaires
  3. ainsi, on gardera à l'esprit, par exemple, que sejadís se trouve à sejadis dans Lavalade 2010
  4. On trouve d’autres voyelles surmontées d’un tréma dans la graphie classique, toutes indiquant de la même manière un hiatus. Néanmoins le Conseil de la Langue Occitane a suggéré qu’il devrait être réservé aux deux lettres indiquées.
  5. Dans l'API, [o̞] note un son intermédiaire entre [o] (fermé] et [ɔ] (ouvert). La notation [ɔ] de la réalisation usuelle de a atone final, très fréquente depuis plusieurs décennies, semble ne pas correspondre pas à la réalité phonétique ou phonologique de la langue : de façon stricte, a atone final ne saurait être assimilé phonologiquement à ò, toujours tonique ; les enquêtes linguistiques tendent à montrer qu’il s’agit bien de deux phones différents, et différentes études phonologiques ne les rattachent pas au même phonème. Différents auteurs actuels remettent par conséquent en question les notations usuelles de ce phone. Voir par exemple à ce sujet : Deledar et Poujade, 2003, p. 17 ; Poujade et Balaguer, Diccionari occità-català / catalan-occitan, Ediciones de La Tempestad, 2012, qui s’appuient notamment sur Hélène Coustenoble, La phonétique du Provencal moderne en terre d’Arles, 1945 (ouvrage que nous n'avons pu consulter). De même, on peut souligner que dans ses travaux sur les parlers dauphinois (qui utilisent un système de transcription phonétique élaboré par l'auteur), Louis Moutier distingue les deux phones. On pourra également consulter Monteil 1997, où l'auteur démontre que, dans le cas du parler saint-augustinois (sud-limousin de Corrèze), /o̞/ (qu'il note par un symbole de sa conception), issu de a atone étymologique, s'oppose phonologiquement à /ɔ/ (issu de ŏ tonique latin et généralement réalisé [wɔ] dans le parler en question) ainsi qu'à /a/ ; phonétiquement (t. I p.26-27), il le décrit comme une voyelle d'aperture maximale, comme [a], mais dont le point d'articulation est postérieur (presque au niveau de [ɔ]) et sans arrondissement labial (trait qui l'oppose à [ɔ]). Nous avons retenu ici la notation de Poujade et Balaguer
  6. noté [ɔ] par la plupart des auteurs actuels ; nous avons pour notre part choisi de le noter comme -a atone final (il s'agit étymologiquement d'una -a atone, le déplacement d'accent s'étant opéré dans les parlers modernes (voir supra concernant la prononciation de a)
  7. Ainsi, Josiane Ubaud indique très souvent les deux variantes orthographiques, avec et sans tréma, dans son dictionnaire morphologique
  8. Concernant les réalisations des diphtongues et triphtongues en u-, voir Bec 1973, p. 55
  9. Les règles d’accentuation de la graphie classique ne permettent pas de restituer sans ambiguité [ow] atone, que l’on peut rencontrer, par exemple, en provençal : 'oliva > [owˈlivo̞].
  10. Lafont 2004, p. 31.
  11. 11,0 et 11,1 Lafont 2004, p. 17
  12. Nous avons ici adopté la notation habituelle de l'école occitane pour l'API, identique à celle de l'italien ; en castillan et en catalan, les mêmes sons sont traditionnellement notés respectivement [ɾ] et [r] en API
  13. Voir la Gramatica de Louis Alibert.
  14. Seuls le valencien général et le baléare maintiennent [v]
  15. Lafont 2004, p. 39-40.
  16. Ce groupe est noté l·l en catalan ; dans la prononciation populaire, il n'est maintenu comme [ll] que'en baléare.
  17. Il est maintenu [ɲ] dans une bonne partie du gascon et des parlers alpins.
  18. certains auteurs notent [ddʒ], permettant ainsi de distinguer ce son de j/g + e, i ; cette distinction apparaît présenter un intérêt avant tout théorique (conception diachronique de la langue) et n'a pas été habituellement retenue
  19. Voir ALBit, carte 143.
  20. 20,0 et 20,1 Bec 1973, p. 70
  21. Le sujet est par exemple évoqué dans Alibert 1976 et Toscano 2011.
  22. Bec 1973, p. 43.
  23. ALLoc cartes 1, 2, 7, etc.
  24. Bec 1973, p. 65
  25. Alibert 1976, p. 39
  26. Alibert, 1976, chap. I § 14.
  27. 27,0 et 27,1 Alibert 1976, Chap. I § 4
  28. Alibert 1976, Chap. I § 13
  29. Alibert 1976, Chap. I § 12.
  30. Alibert 1976, Chap. I § 12 bis.
  31. L'Escolo Gabalo, Annexe III, p. XXI
  32. 32,0 et 32,1 Voir Camps 1985, p. 111, 113, 239, 251, 279, 458, 497.
  33. Par exemple dans Sauzet 2016 ; en général, Cantalausa (originaire de l'Hérault et ayant vécu longtemps dans l'Aveyron, zones où ce trait est dominant) donne uniquement les formes en -ièira.
  34. Alibert 1976, Ière part., § 42, p. 28
  35. Alibert 1976, Ière part., § 43, p. 28-29
  36. Alibert 1976, Chap. I § 8
  37. Alibert 1976, Chap. I § 6
  38. Voir Camps 1985, p. 327
  39. Lafont 2004, p. 7-8.
  40. Lafont 2004, p. 58.
  41. Lagarde 2006, p. 13
  42. Alibert 1976, Chap. I § 3
  43. 43,0 et 43,1 Alibert 1976, Chap. I § 2
  44. Alibert 1976, Chap. I § 5
  45. L'Escolo Gabalo, Annexe III, p. 21
  46. Bec 1973, p. 196
  47. Millardet 1923 (?)
  48. Bec 1973, pp. 181-182
  49. 49,0 et 49,1 Graphie et prononciation provençales (centrales) : provençau [pʁuvẽⁿˈsaw], mirau [miˈraw] ; languedociennes : provençal [pruβenˈsal], miralh > [miˈral].
  50. En général nous privilégions toutefois la forme lei(s) dans le dictionnaire dans le cas de retranscriptions de citations en graphie mistralienne.
  51. Bec 1973, p. 50
  52. Pierre Bec étend cette articulation devant nasale à l’ensemble du provençal (Bec 1973, p. 58), mais ne semble pas suivi sur ce point par différentes sources spécifiques (L’Escomessa/CREO Provença 2003, p. 16 ; Martin et Moulin 2007, p. 17)
  53. Toscano 2011, p. 9
  54. Toscano 2011, p. 10-11
  55. Toscano 2011
  56. Dans le cas du saint-augustinois (bas limousin), P. Monteil démontre qu'il s'agit d'un seul et même phonème
  57. Lavalade 2010, p. 15, Monteil 1997, t. I, p. 48
  58. Quint 1999, p. 19
  59. Guida alla consultazione del Tresòr del lenga - Corpus testuale : Le grafie
  60. Alibert, 1976, « Introduccion » p. XIX
  61. Alibert 1976, Chap. I § 4

Bibliographie

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  • (oc) Loís Alibèrt, Gramatica Occitana, 2e édition, 1976, pp. 7-42 (Grafia e fonetica)
  • Alibert 1997, pp. 13-23 (Étude des mutations phonétiques des parlers languedociens)
  • (fr) Pierre Bec, la langue occitane, col. « Que sais-je »
  • (fr) Pierre Bec, Manuel pratique d’occitan moderne, Ed. Picard, 1973
  • ALBit
  • (ca) Aitor Carrera, L’Occità: Gramàtica i diccionari bàsics - Occità referencial i aranès, 2011, pp. 46-67 (Visió ràpida dels dialectes occitans et llegir i pronunciar l’occità)
  • Jòrdi Deledar, Patrici Poujade, L’Occitan parlé en Ariège, Cercle occitan Prosper Estieu/IEO edicions, Pamiers, 2001
  • Lafont 2004
  • Guy Martin et Bernard Moulin, Grammaire provençale et atlas linguistique, Aix-en-Provence, Comitat Sestian d’Estudis Occitans / C.R.E.O Provença / Édisud, 2007, 2e éd. (1e éd. 1998), 193 p. (ISBN 978-2-9530712-1-4)
  • Louis Michel, La langue des pêcheurs du golfe du Lion,Tom I, Éditions d'Artrey/CNRS, Paris, 1964
  • Mistral 1879
  • Omelhier 2007
  • Moutier 2007 [en ligne]
  • Jules Ronjat, Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, Mâcon, 1930-1941 (consulter en ligne : tome 1, tome 2)
  • (oc) Jaume Taupiac, Gramatica occitana, 2008
  • Reinat Toscano, Gramàtica dau niçard, Éditions des régionalismes, Cressé, 2011
  • (oc-fr) Josiane Ubaud, Dictionnaire orthographique, grammatical et morphologique de l’occitan, 2011


note

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